Index du forum
Voir les messages sans réponses | Voir les sujets actifs Nous sommes le Jeu Mar 28, 2024 4:24 pm



Répondre au sujet  [ 1 message ] 
 Interview de Hoolz, co-fondateur de Hardcore Basic 
Auteur Message
Apprenti shaman
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Lun Avr 23, 2007 1:52 pm
Messages: 3046
Localisation: Angers
Interview de Hoolz, co-fondateur de Hardcore Basic

"Souvent annoncée comme moribonde en France, la scène Hardcore a toujours su trouver au dernier moment un souffle neuf pour rebondir." (Hoolz)

Hardcore Basic, site emblématique des musiques électroniques dures, s'est associé à Bass Nation à l'occasion de la soirée Megarave du 19 septembre 2009.

Julien aka Hoolz a accepté de laisser de côté son habituelle posture d'élégante discrétion pour faire part de sa connaissance de la scène hardcore de Nantes (sa ville d'origine), ses attentes vis-à-vis de la scène française, et ses projets pour l'avenir de Hardcore Basic.

Où quand un esthète doublé d'un dandy (si si) arrive en quelques mots choisis à donner un sens à toute cette affaire, en faisant le lien entre les décennies 90, 2000 et 2010. Y avoir cru et continuer d'espérer, telle est la ligne tenue par Hoolz et tel est l'esprit qu'il insuffle dans Hardcore Basic.

Hardcore Basic a récemment fêté ses cinq ans. Rendez-vous en 2014 pour ses dix ans !

Hardcore Basic en 2009 : peux-tu te présenter et présenter les gens qui font tourner le site avec toi ?

Hoolz : Julien aka Hoolz, un pseudo auquel il ne faut surtout pas se fier car dans la vraie vie je suis doux comme un agneau. Je suis le président de l’association, j’ai 28 ans, originaire de Nantes mais je vis à Paris depuis peu.
Hardcore Basic a été lancé il y a cinq ans grâce à un ami webdesigner et en collaboration avec l’ensemble du crew Metapsykose, sound system nantais qui organisait des soirées dans l’ouest entre 99 et 04. Ensuite nous avons stoppé l’organisation de soirées et j’ai créé l’association Hardcore Basic avec deux potes : Dr Doom le webdsigner et Ben L’abeille qui est trésorier.
Aujourd’hui, les gens qui font tourner le site sont toujours les mêmes, des anciens de Metapsykose, des gens rencontrés en soirée ou sur le forum qui au coup par coup acceptent de s’investir.

Quel était votre idée de départ et vos motivations quand vous avez fondé Hardcore Basic ?

Hoolz : Notre idée première était de créer une plateforme d’information et de rencontre pour les amateurs de musiques électroniques dures et binaires.
Notre but à toujours été d’être généraliste dans notre approche de cette musique et bien qu’ayant des styles de prédilection, nous voulions que toutes les scènes se rencontrent et puissent faire leur promotion.

Aujourd'hui, quelle place voudrais-tu que Hardcore Basic occupe sur la scène Hardcore française en tant que média de la communauté ?

Hoolz : Nous voulons juste rester à notre place : un site qui fait bien le lien entre les artistes et le public. Un site ouvert à tous permettant aux associations et artistes de faire découvrir leurs activités.
Dans la construction d’une future version 2, nous voulons encore renforcer cet aspect communautaire et participatif. Ce qui nous intéresse dans le net, c’est la capacité qu’a ce média pour créer des rencontres et pour permettre à chacun de se faire connaître dans ses activités musicales. Pour le public, c’est aussi le moyen le plus simple pour trouver de l’info.

Quelles évolutions comptes-tu apporter à Hardcore Basic pour le rendre plus efficace ?

Hoolz : Je veux vraiment garder l’esprit communauté en gardant une indépendance totale par rapport aux acteurs de la scène. L’idée est de laisser la possibilité à chacun de s’exprimer, de faire découvrir son travail, de faire sa promo. Tous les membres pourront donc poster des news, mettre une soirée dans l’agenda, proposer leurs productions en libre accès, soumettre un lien. Le forum restera la partie centrale du site car c’est pour moi primordial de garder cet outil qui permet rencontres, échanges d’idées, débats, ventes/trocs de skeuds…bref une vraie petite vie virtuelle entre coreux ;)

Tu viens de Nantes. Peux-tu dresser un panorama de la scène de là-bas ?

N’habitant plus sur Nantes depuis plus de 3 ans, je n’ai pas une vision précise sur l’actualité de la scène hardcore dans cette ville.
Je sais qu’il n’y a plus beaucoup de soirées payantes et de qualité dans cette ville.
Trop d’organisateurs se sont plantés financièrement et ne veulent plus remettre le couvert.
Pourtant, il reste pas mal de salles et de lieux qui potentiellement seraient ouverts pour refaire des soirées. Reste à savoir s’il y a une relève côté orga. Et coté public ?
En ce qui concerne les soirées organisées, il y a eu quelques grosses soirées à tendance hardcore au parc Expo où dans des clubs comme L’Olympic, le Floride, Le Calysto qui ont vu défiler pas mal de ravers. Personnellement, je regrette le club, le « Grand Duc » en Vendée où tous les week-ends il y avait des soirées avec souvent de très bons plateaux.
Actuellement, les free parties subsistent tout autour de la ville et recrutent les nouveaux entrants.
Au fond cela n’a pas beaucoup changé car la scène nantaise à toujours été très « Free Party » avec des sons comme Karbon 14, Checkpoint, DSP, Rond Croix, Bordelik Armada pour citer ceux qui me passent par la tête.
Personnellement j’ai découvert les raves en 97 et je me rappelle qu’à cette période tous les samedis soirs on avait le choix entre trois ou quatre soirées en proche banlieue. Nous allions toujours dans les mêmes lieux, assurés d’y trouver une soirée. Il y avait aussi une bonne connexion avec Rennes et beaucoup de soirées se passaient entre ces deux villes.

Qu'as-tu constaté comme évolutions sur la scène française depuis le point de vue privilégié que te donne Hardcore Basic ?

Hoolz : Ces dernières années, il y a un véritable engouement pour des styles comme le Gabber ou le Hardstyle. Des jeunes français entrent dans le Hardcore après une première soirée en Hollande, aidés par des crews qui voyagent de façon organisée. C’est un public neuf qui bien souvent n’a aucun passif dans le hardcore français.
De façon générale grâce à ces nouveaux entrants, j’ai l’impression que la masse de public à graviter autour de la scène Française augmente car les autres scènes gardent leur public.
La scène Speedcore continue à vivre grâce à la motivation de valeurs sûres et une originalité dans l’approche artistique de la musique.
Le Frenchcore continue à bien fonctionner et les évents dédiés à ce style attirent toujours le public free party.
Seul bémol, même si certaines soirées continuent à faire le plein, la consommation de médias CD/Vinyle est en chute libre. Du coté des initiatives de labels français c’est donc le calme plat !

Quelle fut la soirée qui t'a fait définitivement basculer dans le hardcore ? Peux-tu la raconter en quelques mots, pour qu'on comprenne comment Julien est devenu Hoolz par la grâce des beats hardcore..?

Hoolz : Ma mutation s’est plutôt en plusieurs phases ;)

97 : Un premier contact avec la rave en marge des Transmusicales. L’esprit m’a tout de suite fasciné. Je me souviens que les gens dansaient en petit groupe et l’ambiance était ultra conviviale. De retour sur Nantes après cette nouvelle expérience, nous avons enchaîné les soirées, presque tous les week-ends, dans les entrepôts des bords de Loire ou sous le pont de Cheviré (spéciale dédicace ;).
J’ai tout de suite eu une préférence pour le Hardcore. A l’époque je suivais la scène Death, Thrash, HxC Punk et c’est logiquement le son dans lequel j’ai le plus trouvé d’énergie.

99 : Un premier teknival à coté de Nantes. Une claque ! L’évènement qui m’a donné envie de passer de l’autre côté et d’organiser des soirées.

2001 : La révélation. Une première soirée en Hollande. Raving Nightmare !
La découverte d’un power extraordinaire. La sono tapait tellement fort qu’on est tous revenus avec des acouphènes en France. On se disait non stop « mais c’est des malades ces hollandais !!! » C’était aussi la redécouverte d’un son tombé dans les oubliettes de l’enfance : le Gabber qu’on avait tous écouté sur des compils Thunderdome ou Terrordrome !!
On est revenu gonflés à bloc et avec des skeuds plein le coffre et on a tout de suite réorienté complètement la musique qu’on passait en soirée avec clairement une préférence pour les sons oldschool/rave.
Depuis on essaye d’y retourner deux-trois fois par an car c’est vraiment toujours là-bas que ça se passe !!!

On arrive à la fin de la décennie 2000. Que retiendras-tu de celle-ci, au niveau des soirées, de l'évolution de la musique, de la scène ? Qu'attends-tu de la décennie 2010 ?

Hoolz : Souvent annoncée comme moribonde en France, la scène Hardcore a toujours su trouver au dernier moment un souffle neuf pour rebondir. Et ce, grâce à de multiples initiatives naissants de façon incontrôlée.
C'est ça la force de la scène française, sa flexibilité et sa capacité d'adaptation.
Cependant elle n'a jamais connu d'heure de gloire et n'a jamais provoqué un engouement massif du public contrairement à ce qui a pu se passer dans d'autres pays.
Le contexte répressif qui à toujours existé vis à vis des musiques électro alternatives n'à jamais aidé non plus à faire grandir le bébé.

En ce qui concerne la musique en elle même, le Hardcore français à toujours eu une identité très forte, celle d'un son underground à dominante industrielle allant du Frenchcore très dancefloor au Speedcore le plus brutal. Ces dernières années ont aussi vu apparaître de nouveaux noms produisant des sons influencés par le Hardcore hollandais ou le Gabber.
Dans tous les cas, l'évolution de la production musicale ne va pas dans le bons sens car l'actualité des labels français est quasi vierge actuellement.

Pour les prochaines années, je souhaiterai voir réapparaitre des raves dans des parcs expo ou dans de vraies grosses salles. J'espère que les teknivals qui entament chaque année un peu plus l'image de la Techno en France vont stopper. Il faut que les soirées gagnent en qualité à tous les niveaux : la sono, la déco et l'ensemble des prestas qu'est en droit d'attendre un public digne de ce nom.

Pour la musique, je ne suis pas inquiet car le Hardcore évolue tout doucement et des renouvellements vont arriver naturellement avec de nouvelles tendances, de nouvelles sonorités...

Ton top 5 des maxis de tous les temps et de tous les pays ?

Hoolz : Brut de fonderie et à l'ancienne...

Laurent Hô – “Tools For Thought” (Epiteth 01)
Temper Tantrum – “Uncontrolable Fit EP” (IS 23)
UVC – “Ultra Violent Core” (IS 42)
Neophyte – “Execute” (Rotterdam rec. 50)
Bold Bob – “Dive Into Steel EP” (Kotzaak 9)

Propos recueillis par Speedloader

interview prise sur www.hardcorebasic.com

_________________
Hardcore Ou j'tue le chien Bordel !!

Image


Jeu Sep 17, 2009 8:30 pm
Profil Site Internet
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Répondre au sujet   [ 1 message ] 

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 3 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages
Vous ne pouvez pas joindre des fichiers

Rechercher:
Aller à:  
cron
Développé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Designed by ST Software for PTF.
Traduction par phpBB-fr.com