RADIUM
Qu'est-ce-qui t'a amené dans le monde de la techno ? En quelle année y est tu rentré ?
Je suis arrivé dans le monde de la techno en 1992, attiré par les effluves sulfureuses de cette musique chimique. Déjà passionné de musique et désireux d'en faire ma vie, j'ai immédiatement flashé sur la techno hardcore : là où la techno 'conventionnelle' garde de nombreuses références mélodiques et traditionnelles, j'ai découvert dans le hardcore une musique dont les seuls buts étaient de rendre les gens fous en prenant à rebrousse poil toutes les règles et autres conventions musicales…
Décris nous le parcours que tu as effectué depuis en quelques lignes.
Après être définitivement devenu fou à force de fréquenter les dance-floors hardcore de toute l'Europe, je me suis associé à Denis,un camarade de l'asile, lui aussi musicien , pour grâce à notre musique , faire partager nos névroses au plus large public possible (tout ça sous le nom de Micropoint).Nous avons ainsi produit de nombreux maxis , joué de nombreux live en France et à l'étranger,tandis que je me mettais au mix sous le nom de Radium.A l'issue de ça, tant de gens étaient devenus fous sur notre chemin qu'on a décidé de sortir ça sur CD pour toucher encore plus de gens sains.Après 2 albums (Neurophonie & Anesthesie International) et 2 tournées hystériques, nous avons splitté parce que les autorités commencaient à s'inquiéter de la santé mentale des gens. Depuis j'ai sorti un album solo (Paranoia Performance),nettement plus présentable,tourné dans d'innombrables raves en France et à l'etranger, et je sors aujourd'hui mon nouvel album (inExtremist) qui a l'air gentil comme ça ,mais qui est bourré de messages subliminaux.
Quelles ont été et quelles sont aujourd'hui tes principales influences musicales ?
Déjà tout petit, j'aimais bien les musiques bizarres comme Pink Floyd (période experimentale), Kraftwerk (à l'époque vraiment très bizarre), ou Zappa ,mais cela restait de la folie douce car j'appréciais aussi un grand nombre de musiciens plus conventionnels de l'époque comme Depeche Mode,New Order, Prince…sans avoir réellement un style de prédilection.
Depuis ma découverte du hardcore, j'ai été influencé par des Djs comme Lenny Dee, Jeff Mills (mais depuis sa lobotomie en 1994, il ne joue plus à 200 bpm),Liza'N'Eliaz,Gizmo, DjPaul , des compositeurs comme The Speed Freak, DOA ou Chosen Few, et des labels comme Industrial Strength, okum, Shockwave ou Rotterdam Records.
Et comment définis-tu ton style ?
C'est dur de mettre un nom à ses propres psychopathologies. Le hardcore étant un style ayant un grand nombre de subdivisions parfois radicalement différentes, j'aime explorer l'intégralité de son spectre, d'un extrême à l'autre en passant par toutes ses nuances, quitte à parfois faire le grand écart. Je pars toujours du principe que pour rendre les gens fous, il faut savoir les attirer avec douceur.
Quels sont les labels et les Dj's que tu apprécies le plus ?
Dans une tendance plus hollandaise et passe-partout , en ce moment j'apprécie beaucoup les labels ChooseOrLose , HardcoreBlasters et Traxtorm (trois labels italiens) ainsi que DNA ,ThirdMovement et Kamikaze en Hollande.Mes Dj's préférés actuellement dans ce son sont : Promo ,Vince,et BuzzFuzz (idéaux dans toutes vos réceptions, ils sauront faire péter les plombs à vos convives avec beaucoup de savoir-faire et sans jamais perdre le contrôle de la situation).
Dans une tendance plus extrême (pour les fortes têtes) , je recommande les labels Deathchant et Scum (Angleterre), Shockwave (Allemagne) , Gobble et Xes (France) ainsi que les Djs (déjà bien connus du public français) Producer, Hellfish (UK), Tieum (Fr), Randy et Jappo (It),et The Speedfreak (G).
Ou en est-tu niveau production ?
Très actif, après avoir réalisé depuis l'été dernier un maxi pour le label Xunk, un maxi pour Shockwave, un pour mon nouveau label Arena,un double et un maxi (+album Cd) en collaboration avec Androgyn Network, un remix sur le label Crash Test et finalement avoir fini mon album inExtremist (CD+ 2 doubles maxis), je pense avoir encore de nombreuses tortures en préparation. Quant aux labels dont je fais partie (PsychikGenocide,Neurotoxic , Arena et Dead End), l'année a été prolifique en signatures de qualités, aussi bien de nouveaux talents comme Deadface ou AndrogynNetwork que d'artistes confirmés comme The Speed Freak ou Tieum .
Quels sont tes projets ?
Continuer à répandre la névrose par monts et par vaux, que cela soit en direct ou par support numérique interposé. Dans l'immédiat, après la sortie de l'album,quelques remixes ,quelques sorties de nouveaux artistes sur nos labels,quelques morceaux à droite à gauche, et après l'été sûrement un Cd de mix ou un album sous mon nouveau pseudo (encore un dédoublement de personnalité) The Nihilist.
Quel image aimerais-tu que le public garde de toi ?
L'image d'un pauvre fou ?…
Que penses-tu de l'évolution des musiques électroniques et des soirées en France ?
Globalement bonne, même si de temps à autre les autorités mettent un frein à son développement et à sa professionalisation (on ne peut quand même pas laisser les gens librement devenir fous…), ce qui laisse certaines difficultés (notemment au niveau de la disponibilité des salles pour des évenements techno). Néanmoins le public est motivé (le lavage de cerveau rend vite accro) ,les soirées ont donc lieu tant bien que mal, et le public satisfait et de plus en plus connaisseur. Quant à l'évolution des musiques électroniques en France, j'aime pas Daft Punk …
Comment vois-tu l'avenir ?
Un grand asile psychiatrique …
Quels conseils aurais-tu à donner à la nouvelle génération de djs ?
Il y a tellement de Dj's très prometteurs qui montent,pour l'instant surtout au niveau de chaque région, que le seul conseil que je peux leur donner est : continuez comme ça et surtout ne me mettez pas à la poubelle trop vite,svp…