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 Interview de Neokoros (Février 2007) 
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Sheper imperturbable
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Neokoros

Le hardcore n’est pas en France affaire d’industrie. Pas de considération éthique, plutôt le constat que ce qui reste debout après le grand nettoyage de ces dernières années (si quelqu’un a une explication valable à fournir à ce sujet, qu’il le dise) est le fait d’artisans discrets mais efficaces.
Ainsi donc, Neokoros, DJ, compositeur, label manager, organisateur de soirées. Depuis des années il construit une petite entreprise qu’il continue de faire tourner au coup de cœur, mêlant ainsi une approche professionnelle à une saine énergie. Interview d’un acteur discret du hardcore français, à la gouaille d’amateur de beat.



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Date, lieu et circonstances de l’apparition de Neokoros dans cette dimension ?

Il y a fort longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine... En fait, tout a commencé durant mes premières années de lycée en Dordogne. A l’époque, fan de rock psychédélique et indus, j’ai découvert le son Techno, et ne l’ai jamais plus quitté depuis... Ma première "grosse" soirée, ce fut le teknival de Tarnos. Une grosse claque dans tous les sens du terme. Ce n’était pas spécialement un très bon souvenir (beaucoup de drogues déjà et pas mal de baston et de parano)... mais il y avait quand même de la très bonne musique : les Fraktal, les Spiral Tribe... des choses nouvelles pour moi. Très vite j’ai eu une préférence pour la techno hardcore, speedcore (mon coté enfant des cités je pense, z’y va !). Le déclic hardcore s’est fait lors d’une soirée en Dordogne au Château des Milandes (ancien château de Joséphine Baker) avec à l’affiche Laurent Garnier & surtout Lisa N’Eliaz. C’était vraiment nouveau pour nous, c’était frais et puissant ! Respect.

Puis de retour sur Bordeaux, j’ai participé à la création d’une association : les Elektronautes, avec Kepa La Pierre, Baby Kruger & Steph, un infographiste. Après de nombreuses soirées majoritairement free, hardcore & speedcore sur la région, je décide fin 99 de lancer mon premier label : B2k Records (Born To Kick !). Aujourd’hui, je continue d’organiser quelques soirées (les Borderline et d’autres) dans le grand sud-ouest.

Tu touches, par tes activités de producteur, à de nombreux genres musicaux. Lesquels ?

L’essentiel de mon activité n’est plus le hardcore comme on pourrait le croire. J’ai tout de même deux labels pour ce style : B2k records (le plus ancien) & Out Of Control records, un label créé en collaboration avec mon ami Dj TSX. J’ai deux productions en vinyle hardcore prévues pour la fin d’année, et encore plus pour 2007.
Aujourdhui, mon temps est plutôt occupé par mon label electro-rock : Komod.O Dragon Records, sur lequel je viens de sortir le premier album d’un groupe qui s’appelle Captain K.Verne (ex-Cornu). Absolute Rhythm Records, mon label hardtechno, occupe aussi mes journées avec pas mal de sorties vinyle en prévision et le premier CD pour la fin d’année. Il y a aussi le récent Dust Of Sounds Records, qui est un label un peu hybride. La première référence vient de sortir : c’est un maxi drum & bass par DJ Hidden. J’ai sorti aussi deux hors-série electro-indus par Sram en édition limitée.

Tu es DJ, compositeur, label manager, organisateur de soirée, vendeur sur internet... Pas mal, dans un contexte de marasme généralisé. Quel est ton secret ?

Aujourd’hui, tu ne peux pas vivre en sortant juste quatre maxis par an et attendre que ça se passe. Ce n’est pas possible. Comme je n’ai pas envie non plus de sortir 30000 maxis & 100 cds par mois, j’ai logiquement élargi mon activité dans d’autres secteurs. L’organisation de soirées m’a toujours plu, j’aime bien de temps en temps en faire une et faire venir jouer les potes. Pour la compo, il n’y a par contre aucune arrière-pensée mercantile... Même si aujourd’hui, je fais un peu moins de musique par faute de temps, j’ai encore quelques projets. La vente en ligne est aussi quelque chose de nécessaire je pense, c’est une activité qui marche très fort !

C’est vrai que nous sommes dans une période de marasme, mais je suis tellement passionné par ce style de musique et finalement, je me rends compte à 30 ans, que je ne sais pas faire autre chose ou plutôt que c’est ce que je sais faire de mieux.

Le développement de la vente en ligne est-elle un facteur contribuant à la disparition des magasins ?

Je ne sais pas trop. Ce qui est sûr, c’est que la vente en ligne est devenue massive et qu’il suffit de regarder les grosses enseignes pour se rendre compte de l’importance de ce biz aujourd’hui. La Fnac, pour ne citer qu’elle, augmente considérablement ses marges sur le cd et diminue son catalogue musique dans ses magasins, pour une simple raison, augmenter les ventes sur son cyber shop et arrêter petit à petit la vente directe de musique... Pour les indépendants, je ne sais pas trop... Disons qu’ils sont quand même le relais de ce mouvement pour la musique et les soirées, plus qu’internet je pense encore. La seule chose regrettable je trouve, c’est la perte du contact humain, mais je crois que les nouvelles générations en ont tout simplement rien a foutre. Difficile de savoir l’avenir... Faut demander peut être à Madame Irma ?!

Il y a une chose qui m’effraie un peu, c’est la mort prochaine du support cd. Les majors pensent, après s’être contredit des millions de fois à ce sujet, que se sera le mp3 le nouveau moyen de diffusion. Mouais... Personnellement je trouve ça dommage, étant un collectionneur de vinyles et cds, la dématérialisation du support musique est triste. Mais je n’y crois pas trop à la vente de mp3. Je pense que les personnes qui achètent majoritairement des mp3 en ligne sont des générations plus agées que celles qui écoutent notre musique. La nôtre et les nouvelles générations connaissent le mp3 gratuit... Il faudrait être complètement con pour acheter un mp3 que l’on peut avoir gratuit à coté !! Bref, comme la musique totalement gratuite n’est pas possible, je ne sais vraiment pas ce qui se passera dans l’avenir. Peut être que Philips va nous trouver une nouvelle idée de support !! (ce sont eux qui ont lancé le vinyle et le cd sur le marché).

Tu dis « Bref, comme la musique totalement gratuite n’est pas possible, je ne sais vraiment pas ce qui se passera dans l’avenir. » Est-ce que la musique n’est pas un peu reléguée au rang de bande-son pour jeu vidéos et films de skaters sur Youtube, de toutes façons ?

Si un peu c’est vrai. Quand tu vois aux Etats Unis les rappeurs qui sont réduits à vendre leur musique sur téléphone portable, ça craint. Je vois avec le premier album de Captain K.Verne que sorti fin octobre, on m’a conseillé très fortement et partout de balancer leur album sur les plateformes de téléchargement (Itunes, Fnac, e-music...). Finalement avec le temps, je me dis que le mp3 est vraisemblablement l’avenir de la musique. J’espère une chose, c’est que les artistes et les labels bien sûr, pourront continuer à vivre de leur passion !

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Peux-tu retracer les grandes périodes du hardcore version sud-ouest depuis que tu es tombé dedans ?

Houla, il s’est passé tellement de choses (j’me sens plus vieux du coup)... Au début (époque 90-95), beaucoup de soirées se passaient sur Toulouse pour nous. J’habitais Bordeaux et les seules teufs que l’on pouvait faire étaient au Do Ré Mi & au Chat Bleu, mais bon... Nous on préférait aller sur Toulouse faire de bonnes grosses raves à l’ancienne comme on dit maintenant. A cette époque, il y avait les Fraktal, mais aussi les Technokrates & les Spiral Tribe. Il y avait aussi le Bikini et son âge d’or (et ses soirées Drum & Bass) ! Il n’y avait pas encore de magasin de skeuds sur Bordeaux (avant l’ouverture de Ubahn), donc on devait aller jusqu’à Toulouse pour trouver notre bonheur chez Cyberland & Vicious Circle. Puis, vers la fin des années 90, Bordeaux s’est réveillé, et là ça a été l’orgie au niveau soirées. Y en avait tout l’temps... J’me souviens d’une free sur le bord d’autoroute avec les DSP (c’était leurs débuts), certains s’en rappelleront, trop bons souvenirs. Ou même des soirées avec Les Kor Factory, c’était bien sympa. Et puis y a eu nos soirées aussi, avec des gens comme La Peste, Helius Zhamiq, Matt Fraktal, Joshua... On était les seuls à proposer du hardcore & du speedcore à cette époque sur Bordeaux. Puis, les gens ont commencé à se lasser du trop plein de soirées... Et moi je suis parti habiter à Toulouse. Et là, deuxième bonne grosse claque (plus petite quand même), j’ai senti de suite que Toulouse était encore la ville techno du sud !! J’ai pu faire de superbes rencontres : les Martel En Tête (Nevroz, GVK...), Kelu du magasin Pandemonium et aussi les soeurs Michelson. Il y avait tout de même moins de soirées quand je suis arrivé sur Toulouse. Comme à Bordeaux, je pense que les gens étaient un peu gavés.

Et actuellement ? Le HC a-t-il pu repousser après la terre brûlée façon Fraktal ?

Malheureusement, je ne suis plus autant présent dans des villes comme Bordeaux ou bien Toulouse, donc j’aurai du mal à dire comment se porte le hardcore là bas. Mais, avec les quelques échos que j’ai, il continue d’y avoir quelques bonnes soirées hardcore et techno en général, dans des boîtes comme le 4Sans à Bordeaux et le Poséidon à Toulouse, mais aussi quelques petites Free. Dans la région (66) où je suis installé depuis un an, on ne peut pas dire que ça soit la folie côté fêtes. Il y a de temps en temps des soirées au Rachdingue (ancien fief de Dali, à la frontière espagnole), pas mal de soirées au Crock Mort à Perpignan mais qui se terminent malheureusement à 02h00 du mat. ...et quelques free comme d’hab.

Quels sont les signes qui te feront penser que l’on sort du marasme ? Qu’attends-tu ?

Les soirées. Il n’y a que ça qui peut faire marcher le mouvement hardcore. Si il y a de bonnes soirées régulièrement en France, tout le marché se portera mieux. Le problème actuellement est que personne ne veut plus prendre de risque, on programme toujours les mêmes personnes, du coup les gens se lassent. Une chose que je trouve intéressante c’est de mélanger plusieurs plateaux et plusieurs styles de musique (cela se faisait beaucoup un temps). Il y a tellement d’excellents artistes en France. Je pense que c’est un moyen de faire revenir le public dans ce type de soirée. Je pense qu’il est important de mettre plus en avant le coté artistique de la scène (DJs, Live, visus, déco...) plutôt que de mettre encore, à notre époque, sur les flyers : 40 kw de son Turbo Diesel dans ta face !! C’est complètement ridicule.

Quels sont tes critères pour évaluer si une soirée est bonne ou pas ?

La bonne ambiance !! Je suis de retour de Londres où je viens de passer une des meilleures soirées de mon existence de DJ ! Certains étaient déguisés, tous l’envie de faire la fête, différents styles de musiques durant la soirée, tout était une évidence et c’est bien passé. Pas besoin de se prendre trop au sérieux, il ne faut pas oublié que les gens sont là pour faire la fête avant toute chose !!

Comment s’adresser aux gens qui ne font pas partie du ghetto hardcore ? On sait que le public free party ne peut pas être assimilé au public hardcore, qui se réduit comme peau de chagrin. Comment faire rêver les minets de 15 ans qui se font une frange et qui portent des pantalons serrés ridicules parce qu’ils ne trouvent que le rock pour les exciter ?

Les filles !!! Si elles sont motivées pour aller en soirées hardcore, tout les mecs suivront... c’est toujours comme ça en gros. Mais surtout il faut que nos soirées soient faites de façon à être plus attrayantes, il faut arrêter la mode kaki et gueule de killer moitié foncedé devant les caissons de basses, cette image ne donne vraiment pas envie de s’amuser. Aussi, le principal problème auquel je fais face lorsque je veux organiser une soirée c’est de trouver un lieu adéquat. Il n’y vraiment pas beaucoup de lieux qui soient d’accord pour programmer des soirées hardcore jusqu’à 6h du mat dans l’sud... Je pense vraiment que mélanger plusieurs scènes et publiques ne peut être que bénéfique, mais bon pas facile à organiser. Disons qu’il est plus difficile à nos jours d’organiser une soirée avec un plateau uniquement hardcore et de viser plus de 300 personnes.

La France va-t-elle un jour se réconcilier avec ses raves ?

Je pense, oui. Il y a des cycles, pour la mode et pour la musique. En ce moment on peut dire que ce sont plutôt les soirées rock français et pop qui marchent le mieux auprès des jeunes. Les médias ne relayent plus du tout la scène électronique. C’est dommage. Après plus de 20 ans de techno, nous n’avons jamais vraiment eu d’émissions télé ou radio contrairement à nos pays voisins. L’idée de vouloir rester dans "l’underground" c’est du pipo... En fait, comme à l’époque de l’émergence du rock indé et punk, notre milieu est le cul entre deux chaises. Il y a ceux qui souhaitent que le mouvement hardcore reste soit disant ’underground" en refusant toutes idées mercantiles et ceux qui souhaitent en faire un business et essayer d’en vivre (et d’en faire vivre certains). Hélas, les mots "commerce de musique" fait peur en France, mais je pense qu’essayer d’en vivre n’empêchera pas d’avoir de la bonne musique... Le fait d’encadrer et de développer plus sérieusement les organisations de soirées hardcore, les bookings, les contrats entre labels et artistes, la communication ; les bons compositeurs ne vont pas disparaître comme par magie... Je n’ai pas envie que notre musique suive le même chemin que le punk comme à l’époque... Pour l’instant c’est vraiment incertain... C’est plus facile à dire qu’à faire...

OK, mais qu’est-ce qu’on raconterait dans une émission hebdomadaire d’une heure ?

Il y aurait pas mal de choses à raconter pendant une heure, les infos des nouvelles sorties, les dates des soirées, des interviews & reportages divers & variés qui tournent autour de la scène underground, des performances mix/live/vj un peu comme à la sauce MTV à l’époque... C’est un milieu riche ou beaucoup de sujets peuvent être abordés. Trax sur Arte le fait de temps en temps mais sa reste vraiment varié dans les styles de musiques.

Où est-ce que ça bouge en France en 2006 ?

Franchement j’en sais que dalle !! J’ai l’impression qu’à Toulouse ça bouge pas mal (comme d’hab.) mais bon j’y suis plus trop... Bordeaux j’ai l’impression qu’il n’y a plus rien... Montpellier et vers chez moi c’est pas la peine. Marseille, j’ai jamais l’impression qu’y aient beaucoup de soirées hardcore ; enfin j’y habite pas donc je peux pas vraiment le vérifier. Bon en tout cas les gars j’vous préviens dans l’sud faut se bouger le cul !!! Bande de feignants !

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Pourquoi la France ne compte-t-elle que deux têtes d’affiche (Radium et Manu le Malin), qui sont les mêmes depuis plus de dix ans ?

Tu oublies Neokoros ! C’est quand même deux excellents djs, on aurait pu plus mal tomber. Manu le Malin est un dj international qui fait la promotion d’un hardcore plutôt industriel... celui que j’aime. Et puis aussi en France c’est premier arrivé, premier servi !! Ca ne laisse pas beaucoup de place aux autres. Le pire c’est que beaucoup de gens entretiennent ça : les orgas, les labels, le public... D’un autre coté, lorsque tu organises une soirée et que tu fais venir une tête d’affiche, ça te permet aussi de faire jouer d’autres artistes moins connus devant du monde et de pouvoir recommencer ! Aujourd’hui quelques organisateurs essayent de faire jouer aussi des étrangers (Hollandais, Anglais...) ce qui n’est pas plus mal et qui change un peu des têtes habituelles. Le problème est qu’il faudrait éviter de faire toujours les même plateaux, forcément au bout d’un moment les gens se lassent...Nous avons assez d’artistes de qualité en France pour pouvoir varier les ambiances...De notre coté, on va essayer à partir du mois d’octobre d’organiser régulièrement des soirées hardcore dans plusieurs villes du sud, en proposant des plateaux différents et de qualité.

Ton meilleur souvenir en tant que DJ ? Là où tu as tellement kiffé que tu avais des élancements dans le wizou ?

Le premier souvenir qui me revient c’était une soirée organisée par les Basskore dans le Pays Basque il y a fort longtemps. On était à l’époque encore "les Elektronautes" (Kepa La Pierre , Baby Kruger, moi et pleins d’autres). On retrouvait notre ami Sram pour une soirée. Et là, ça été vraiment le feu ! Bondé de chez bondé et grave le smile. Les gens voulaient entendre du hardcore et ils le faisaient savoir. Bref très bon souvenirs. Plus récemment j’ai bien aimé l’ambiance d’une soirée que j’avais organisé au 4Sans à Bordeaux. On était que 4 djs (Ely Muff, Dj TSX, Baby Kruger & moi) mais les gens sont venus nombreux et cela faisait plaisir de retrouver ma ville natale et de revoir de vieilles connaissances.

Ton plateau rêvé ?

Je loue un mas vers chez moi avec 3 salles.

Une scène techno-tribe / Une scène hardcore / & une scène breakcore-indus.

Pour la scène tribe : Crystal Distortion / Ixy / X-Tech / Tétrips / Floxytek & Doctor_B / Banditos / Uniko / Zone-33 / Dj Enthrall / Kronik Spasme
Pour la scène hardcore : Lenny Dee / Hellfish vs Producer / Drokz / The Enticer / X-Fly / Helius Zhamiq / Kepa La Pierre / Dj TSX / Sram... et moi.
Pour la scène breakcore & drum : Doormouse / Venetian Snares / EndUser / Dj Hidden / Noise Creator / Fuelinsekt / Gvk/ MEPHI / Baby Kruger / Ely Muff & Ronin (j’aurais pu les mettre aussi dans la scène hardcore)

Avec des lights partout / des écrans géants / des stands musique pour chaque salle / Des troupes de spectacles de rues / des fontaines de Ricard...

Je paye la meilleure agence de la région qui s’occupe de la com avec des 4 par 3 sur tout les bus du sud !! C’est beau de rêver...

Comment travailles-tu avec l’étranger ? Ca recommence à pas mal bouger en Angleterre, Allemagne, et la Hollande écoute autre chose que son gabber...

Oui je remarque que mes disques s’exportent très bien en Hollande et en Angleterre. Je préfère laisser mes distributeurs francais travailler directement avec l’étranger, cela est plus professionnel et finalement mieux réalisé que si c’était moi qui m’en occupais tout seul. Le frenchcore au sens littéral n’est vraiment pas perçu comme nous à l’étranger. Le son francais est vraiment apprécié et beaucoup joué dans les soirées étrangères.

L’artiste que tu rêverais de produire sur vinyle, tous genres confondus ?

Je n’en ai pas. Les productions que je sors sont souvent des rencontres. Je marche beaucoup sur l’affectif. Mis à part quelques sorties, j’ai toujours rencontré les artistes que je signai. L’artiste n’a pas besoin d’être une méga star pour que je le signe, il faut que la musique me plaise... et si la personne est cool aussi, il marquera des points.

As-tu conscience qu’en disant cela, tu auras plein de nouveaux amis qui viendront à toi ? D’abord et surtout des arrivistes, des pourris, des petits calculateurs, des escrocs faibles ?

Oui je sais. Je reçois beaucoup de cds ou de propositions chaque semaine, c’est très difficile pour moi de dire à un artiste que sa musique ne correspond pas à mes labels. J’ai l’impression de vraiment mal m’y prendre pour l’annoncer et c’est vraiment une épreuve à chaque fois. Par contre je donne toujours une réponse plus ou moins rapide à chaque gars qui a quand même pris le temps de m’envoyer une démo. Après il faudrait que tu dises à tes copains russes qui composent de l’eurodance qu’ils arrêtent de m’emmerder !

Faudrait-il, comme cela se fait dans le hip-hop, ouvrir des écoles de mix pour la techno ?

Je ne sais pas. Je ne pense pas que cela fonctionnerait très bien. Autant je comprend qu’il y ait une demande pour apprendre le scratch, mais de la à apprendre à mixer du hardcore...mouais. A la rigueur, ce qui existe déjà et qui marche un peu, se sont les cours de MAO.

En quoi cela serait impossible de donner des cours de mix hardcore ?

J’ai appris à mixer seul comme beaucoup de djs hardcore. Disons que d’abord j’ai commencé en squattant les platines d’un pote, mais ma technique et mon inspiration, je les ai trouvées faite tout seul chez moi, avec des heures de mix endiablées ! Je trouve que le scratch est beaucoup plus technique que le mix hardcore (ou techno en général). Je comprends du coup que des gens enseignent ces techniques. Aussi ce qui me dérange peut être un peu dans le scratch, c’est que le mix devient uniquement technique et on peut le comparer alors plus à un show. Ce que j’aime avant tout dans un mix, c’est l’histoire qu’il peut raconter. Et moi les histoires, j’aime ça.

A quoi bon la techno hardcore en 2007 ?

Mais c’est trop bon le hardcore !!! C’est ma vitamine !! Mon énergie... pour moi la musique hardcore c’est encore pour longtemps : 2007, 2008, 2047... J’ai pas l’impression d’être un viking ultra bourrin parce que j’écoute cette musique. Je trouve au contraire qu’il y a beaucoup d’énergie positive & négative dans ce style, c’est un très bon équilibre. Je suis d’un de ces gars qui écoute du hardcore à la maison au réveil. Je ne suis pas pour autant un taré, enfin je crois. De temps en temps, bien sûr j’écoute d’autre style de musique et j’ai des périodes où je m’éloigne presque complètement de ce style, mais je finis toujours par y retourner.

La rave est-elle toujours vivante et si oui où ?

Non la rave comme je la connaissais est morte, celle des années 90. Je pense qu’il y a plutôt des soirées ou teufs (au choix) aujourd’hui. D’ailleurs plus personne ne dit "tiens ce soir on va tous en rave !!". Les frees vont disparaître aussi et je pense que les gens vont bientôt se lasser des "Sarkoval" (quand ils auront compris qu’ils sont pris pour des moutons par l’Etat). Je crois au développement des soirées dans des lieux insolites & dans les clubs, à des festivals l’été, avec un mélange de plusieurs styles de musiques électroniques. Je pense qu’il y a une scène dure qui est entrain de prendre forme, mélangeant le hardcore, le speedcore, le breakcore, l’indus, l’ambiant & l’expérimental. C’est du tout bon !


Dronnzz signal zero


Son myspace: www.myspace.com/djneokoros

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Hardcore moi j'dis !!! Image


Ven Juin 15, 2007 1:17 pm
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