Comment définirais-tu Budburnerz? Présente nous les membres...

BudBurNerZ serait (si seulement c’était si facile de donner une telle définition) un mélange extrême des genres sans se préoccuper de savoir si cela rentrera dans telle ou telle case. De l’inconscience artistique qui ne se fait pas au détriment de la qualité sonore des projets! C’est également beaucoup de travail et de nuits blanches !

Nous composons tous de la musique tout en ayant chacun nos goûts et spécificités.

Probe : Ingénieur du son de formation, c’est toujours la touche finale de nos morceaux. Touche finale qui peut aller très très loin jusqu’à la post-composition.
Il arrive très souvent que Probe enchaîne la fin de la composition d’un morceau avec son mixage ce qui donne une unité non négligeable au tout.

Kalaim : Compose au seins de BudBurNerZ les pires « veneritudes ».Il adore vous démantibuler sur les dancefloors grâce à ses recettes magiques qu’il tient sûrement de ses aïeux. Pas de limites pour ce compositeur de l’extrême aux bases classiques solides, pas de barrières ni de frontières… Le cassage de gueule amical !

Virus : Egalement ingénieur du son de formation. Il compose grâce à cela des morceaux d’une efficacité propre (et Probe est content ;D).Dj de hip hop depuis plus de 10 ans , cela se retrouve dans ses compositions propres et efficaces. Cette efficacité dans le chaos serait sa devise.

AK47 : Dj hardcore depuis plus d’une décennie maintenant (qui ne s’et pas fait retourné par un de ses mixs… Levez la main ?!) .Il Compose au sein du groupe surtout beaucoup de lignes mélodiques/sonorités et joue aussi souvent des synthétiseurs en live. C’est également un avis critique sur les morceaux des autres, son sens de la musique aiguisé par des années de scène.

De quelle scène te sens-tu le plus proche?

Virus : Celle avec le plus de gens réceptifs en face de nous !
Les « scènes » ont déjà tellement changées depuis que nous avons commencé nos lives que nous pouvons dire avoir joué devant des publics vraiment différents.
Chaque fois est un nouveau challenge. Des salles vides de soit disant hard-coreux mous à en pleurer jusqu’au show-case super éclectique (au niveau du public) en feu !
De toute façon, quelle que soit le type de soirée nous garantissons l’effet : « pas comme avant et pas pareil qu’après. ».C’est peut être cela qui arrête parfois les organisateurs frileux.

Kalaim: Même chose que lui en pareil.

AK47 : Au niveau musical c’est un peu difficile parce que nous avons tous beaucoup d’influences et on écoute encore beaucoup de choses... On a jamais été dans une scène on aime pas les milieux ... On est sorti beaucoup en soirées hardcore et free partie à l’époque donc on connaît du monde là-dedans mais on se sent pas trop proches de ces milieux, ça commence à sentir le renfermé (sur soi...). Du moment que les gens sont là et qu’ils sont réceptifs on se fout pas mal du milieu. On fait de la musique pour créer des émotions chez les gens et qu’ils extériorisent ces émotions lors de nos performances... Une bande de cadavres avec 72h d’amphets dans la gueule qui bougent juste les épaules ou des fuckin’branchouilles sirotant des coupes de champagne et trouvent ça « formidable, conceptuel, génial... » On s’en branle...

Tu as beaucoup participé au mouvement "free-party" des 90s en France...que penses tu des teufs des années 2000?

AK47 : Mouais on a été présents dans le milieu free party pour la musique surtout au début... Lorsque 90% des sounds systèmes ont commencé à s’orienter vers la hardtekno nous on traînait et habitait presque avec Mark et Laurence de Stormcore et on a tous été assez dégoûtés par l’orientation de la musique alors on a posé quelques teufs avec les TeknoTerroristz ou les THC de Toulouse... Mais on a vite lâché l’affaire lorsque de plus en plus on se faisait -avec pas mal d’autres DJ comme Radium, ArmagetNad- jeter des platines parce qu’on mixait hardcore.... Aujourd’hui au niveau rave ça reprend un peu de poil de la bête mais c’est encore un peu difficile de faire ce que l’on veut dans ce pays et il y a toujours un tas de gens qui sont pénalisés car ils n’ont pas les moyens d’organiser des soirées. On est encore dans une situation difficile car la musique, malgré ce que l’on dit, et ce que l’on essaye de nous faire croire en autorisant 15 gros événements dans l’année, est encore considérée comme la drogue musique des années 2000 et l’on sait tous à quel point la France est psychorigide lorsque l’on vient à parler de la drogue...


Quels sont les disques qui t'ont donné envie de faire de la musique?

Virus : Pour ce qui est de la musique électronique hard-core perso : Ilsa Gold 3 ;
Dominie&Dimitri ; Delta9.Pour le reste…
Probe : Ilsa Gold 3, Mokum 16, Patric C (eradicator, ec8or, e-de cologne, entre autres…)
AK47 : Notons que virus est allé dans peu de soirées et ne dispose pas d’une très grande culture électronique pure... par contre c’est un grand musicien depuis le plus jeune âge et il a une très grande culture musicale autre que électro et en particulier hip-hop (check ses 1200 disques héhéhé...)... Plus sérieusement pour moi... aïe aïe aïe... l’autre jour on m’a demandé mes 5 disques préférés... je dirais que pour le hardcore c’est toutes l’école 1992-1994 ... avec Mokum, Rotterdam, Terror Trax, IS, PCP, etc... Et en break c’est tout d’abord nos année hip-hop/ragga lorsque l’on sortait dans les sound systèmes ragga poterne des peupliers, péniche Rubis et autres Stadium Squash.... les débuts de la jungle ragga en 1994-95 aussi ça a été une révélation du ragga qui speed... avec les premières performances des Raggasonic sur de la jungle... C’était un peu nos premières raves lorsque l’on avait 13 ou 14 ans les sound systèmes...
Kalaim: Une quadruple compilation de Jungle prêtée par un pote en 1993... Et les compos des musiques de démos sur l'ordinateur Amiga... Surtout l'Amiga.

Quel est pour toi le son le plus intéressant du moment?

Virus : Le DoubleBudBurGer

Kalaim: " Gravité Zéro de James Delleck/ Le Jouage. C'est un album de rap français comme je n'en ai jamais entendu avant. Ca tue tout autant musicalement qu'au niveau de la qualité des textes ou des thèmes abordés. C'est super bonne esprit, ça fleure bon le futur et la conquête spatiale, les trips en vaisseau spatiaux, les featuring avec des extraterrestres. Tout ce que je kiffe ma race. (Je me demande si ils ont déjà joué a Frontier Elite II.)

Probe : j’aime beaucoup Venetian Snares (pas tout mais beaucoup quand même)

AK47 : En hardcore y’a des trucs qui sont assez bien produits en Hollande sur le label Enzyme... Producer est aussi un super compositeur/producteur de gros son lourd ... Plus généralement en Angleterre, en Hollande il y pas mal de choses intéressantes qui se passent et en jetant un oeil chez Simon Underground www.thehardstore.com vous trouverez des choses assez intéressantes...
On a un peu cru au breakcore quand c’est arrivé mais on a vite déchanté que se soit au niveau de la musique produite ou de l’attitude détestable Paris fashion style que 85% des breakoreux ont (et pas que à Paris). Ca parle et ça te fait la bise, ça se croit underground et ça rêve de sortir sur les « gros labels hardcore commerciaux » comme ils les appellent, ça se croit underground et original alors que 90% des productions sont du copycat des grands artistes de cette musique comme Venitian Snares, Doormouse ou Patrick Catani... Bref pour comparer les milieux : hardcore nous a soulé au bout de 6 ou 7 ans le breakore au bout d’un an maximum.....

Arrivez-vous ou allez-vous réussir à vivre de votre musique?

Virus : Nous ne réussissons pas encore à « vivre » de notre passion. D’autant plus que nous sommes un groupe. Le plus gros problème c’est notre volonté de produire notre musique avant tout. Mais nous ne pensons pas que cela nous nuise vraiment car nous ne pouvons nous résoudre à amputer notre créativité d’une ou deux sorties pour remplir nos ventres.
Mais quand alors ? Apres notre live gratuit ! Haha ha…
AK47 : On espère bien en vivre un jour mais c’est pas gagné...
Kalaim: On gagne pas besef quand on le gagne, mais je ne penses pas que cela nous nuise vraiment car nous pouvons nous résoudre à amputer notre estomac pour remplir nos CDs .




Les Burger King ont disparu en France... ça vous manque?

Virus : Nous ne sommes pas fous de burgers mais il faut tout de même avouer que la qualité des tomates, oignons, pickles et même la viande étaient un niveau au dessus d’autres.
Mais des pays se trouvant sur notre route migratoire d’été étant pourvus de cette enseigne nous pouvons refaire le monde…des franchises.

AK47 : A l’époque où ça existait c’est vrai qu’on mangeait plus au BK qu’au Domac... Mais ça n’a jamais été notre nourriture de prédilection, on est tous des bons vivants et pour nous ce genre de bouffe c’est de la survie... Genre : “Fuck i’im too stoned... i gotta eat something...” On préfère se faire une bonne bouffe entre potes (et nous avons d’ailleurs un cordon bleu aka Kalaim !!).

Kalaim: Si j'ouvre ma gueule, je vais passer pour un foutu intégriste culinaire. Si je veux bouffer un burger, je préfère encore acheter les ingrédients pour le pondre... ça ne veux pas dire que je ne bouffe jamais de Domac. Il faut bien goûter la merde pour se rendre compte que la vraie bouffe c'est mieux. D'ailleurs, j'ai la dalle tout d'un coup…

Lien :
http://www.budburnerz.com